DEPUIS 1152

L’histoire de Saxon peut être reconstituée dès l’année 1152, date du premier écrit mentionnant cette bourgade. Le terme de Saxon dérive du latin “saxum” (rocher) et se réfère donc à sa fameuse Pierre-à-Voir qui domine le village. Le peuplement du village s’est effectué par le sud, depuis le district d’Entremont. Ainsi, durant la majeure partie du Moyen Age, Saxon et la vallée de Bagnes formaient une seule entité politique.

Saxon subira la loi des seigneurs, aussi bien laïques qu’ecclésiastiques, jusqu’à l’aube du XIXe. Sous la domination savoyarde, officielle dès 1260 (date de la construction de la tour), Saxon est une petite châtellenie rattachée à l’Entremont.

La population est soumise à de lourdes impositions et vit dans un état de quasi servitude. Le XIXe siècle apporte à Saxon les idées révolutionnaires. Saxon est incorporé au dizain de Martigny et jouit d’une liberté politique toute nouvelle. Malgré cela, la population de Saxon au milieu du siècle vit dans un état de pauvreté critique et n’a que peu accès à l’éducation. Les Bains et les Jeux mettent fin à près de huit siècles de servitude et portent Saxon à une bonne place sur la scène économique de l’Europe.

A la fin des années trente, un modeste établissement thermal se construit. Le major Sépibus obtient l’autorisation d’inaugurer un casino en 1847 où ne sont admis que les étrangers. En 1855, un révolutionnaire de Dalmatie (Croatie actuelle) s’intéresse à l’établissement; Joseph Fama. Devenu propriétaire, Fama entreprend d’assainir les abords des Bains, de les agrandir, d’y ajouter un hôtel ainsi qu’un luxueux casino comprenant une salle-concert.

Ces aménagements conjugués à l’ouverture du chemin de fer (1860) et à une publicité efficace transforment la petite bourgade en un centre cosmopolite à la mode, De plus, la fermeture des maisons de jeux de Genève, de France et d’Allemagne confère à Saxon une situation de monopole partagée uniquement avec Monaco. C’est l’occasion d’accueillir quelques célébrités comme l’écrivain Dostoïevski ou encore Giuseppe Garibaldi. mais par souci de moralité, les autorités fédérales interdisent les jeux et Saxon doit fermer son casino en 1877.

L’agriculture se développe grâce à la construction du bisse en 1874. Ainsi l’eau tirée de l’alpage de la Printze (Nendaz) irrigue le coteau saxonnain. De plus, la plaine du Rhône marécageuse se transforme en une étendue cultivable. En 1875, la construction du canal Riddes-Martigny assainit une bonne partie de la plaine et par un arrêté, le 26 juillet 1936, le Grand Conseil ordonne la correction complète du Rhône de Sierre à Martigny.

Dès lors, la plaine devient un vaste terrain cultivable. Afin d’écouler une production agricole en constante augmentation, une fabrique de conserve se construit : en 1875, la famille Fama-Vellino ouvre l’entreprise Vellino & Cie, rachetée en 1953 par la coopérative fruitière Florescat.

Malgré cela, la mévente menace dès 1950 car la concurrence étrangère est rude. Révoltés par la situation, les agriculteurs saxonnains concrétisent leur colère le 7 août 1953, renversent des wagons de produits importés. A la suite de ces événements, la Confédération édicte des règlements favorisant la commercialisation des produits du pays.

Autres conséquences de l’essor économique provoqué par les Jeux, des institutions d’utilité publique apparaissent. En premier lieu, signalons la construction du bâtiment scolaire qui abrite aujourd’hui la maison de commune. Saxon accueil, dès 1949, l’école cantonale des beaux-arts transférée à Sion en 1953. Au cours de l’été 1873, des philanthropes saxonnains fondent la Société de secours mutuels, la Mutuelle Valaisanne d’aujourd’hui.

Commune de Saxon